1. Une scène ordinaire au marché de Matete

Une femme s’avance vers le vendeur, un ballot de légumes sous le bras. Elle s’indigne : "Le prix a encore augmenté !" Le vendeur hausse les épaules : "C’est les taxes, mama. Ils nous étranglent là-haut."
Un jeune, à côté, réagit : "Mais vous avez voté pour eux, non ?" Elle répond, presque fataliste : "On vote, mais on ne sait jamais à quoi ça sert."
C’est dans cette banalité que réside le drame congolais : un peuple qui crie, mais ne connaît pas les lois. Qui vote, mais ne maîtrise pas les règles du jeu démocratique. Qui exige, mais ignore ses propres leviers d’action.

2. L’illusion du changement sans formation

Combien de fois avons-nous vu des foules descendre dans la rue, porter haut des slogans, exiger des réformes ? Et pourtant, chaque fois, les lendemains déchantent. Pourquoi ? Parce que la colère seule ne suffit pas. Une révolution sans formation civique, c’est un feu de paille.
Dans les rues de Kinshasa, à Kisangani, à Goma, à Bukavu, des jeunes rêvent de rupture. Mais combien savent comment fonctionne une institution ? Qui élabore une loi ? À quoi sert un budget participatif ? Trop peu.

3. Le CRIC : école populaire de souveraineté

Le CRIC n’est pas un parti politique. C’est une salle de classe à ciel ouvert. Notre conviction est simple : un peuple informé est un peuple ingouvernable par la ruse.
Nous organisons des sessions interactives, des cercles de lecture constitutionnelle, des ateliers de simulation électorale. Nous traduisons des textes de loi en bandes dessinées, en podcasts, en jeux éducatifs. Nous allons dans les quartiers, les villages, les campus, les salons de coiffure s’il le faut. Là où est le peuple.

Parce qu’un citoyen qui comprend est un citoyen qui agit.

4. Une vision à long terme : former pour transformer

En 2026, un enfant de Bandundu qui apprend aujourd’hui ce que signifie la séparation des pouvoirs pourra, demain, refuser qu’un gouverneur se transforme en roi. Une élève de Kindu formée à la participation citoyenne pourra, demain, porter un plaidoyer devant l’Assemblée provinciale.

Nous n’enseignons pas seulement à résister. Nous enseignons à reconstruire.

5. Et maintenant ?

Si vous lisez ces lignes, c’est que vous savez déjà que la politique ne se joue pas seulement dans les palais. Elle commence dans l’éducation. Dans chaque article que vous lirez ici, chaque atelier auquel vous participerez, vous ferez œuvre de citoyenneté.

Rejoignez- nous. Formez-vous. Transmettez. Exigez.

Parce qu’un peuple éduqué n’attend pas le changement : il le construit.


                                                                                                                                                                                 Didier Jean YEMBA
                                                                                                                                                                       Secrétaire Exécutif Général - CRIC